Cette année encore, à l’occasion des journées portes ouvertes, les 29 et 30 avril 2023, les terres du Rouinet nous ont offert une profusion de plantes sauvages comestibles, favorisées par les pratiques culturales respectueuses des sols, de la faune et de la flore sauvages du producteur de légumes de l’Amap, Khalid Abarki. Pas moins de 26 espèces sauvages pouvant agrémenter nos soupes, tourtes, sauces et salades ont été observées.
Parmi elles :
– Les comestibles « piquantes », de la famille des choux et radis (brassicacées) : la fausse roquette, la capselle bourse à pasteur, le brocoli sauvage. Leurs composés soufrés en font des plantes excellentes pour les problèmes pulmonaires.
– Les comestibles « acides » comme l’oseille crépue (famille des polygonacées), riches en vitamines mais attention, également riches en acides oxaliques (les cuire dans une grande quantité d’eau en cas de problèmes rénaux !). Plus douces mais également riches en oxalates, le chénopode blanc, la blette maritime, l’arroche de Tartarie (famille des chénopodiacées).
– Les comestibles « amères » comme le pissenlit, une excellente dépurative du foie et du sang à la sortie de l’hiver. Autres observations de salades sauvages de la famille des astéracées, moins amères que le pissenlit, aux feuilles montrant également une goutte de lait blanc à la cassure : le laiteron maraîcher, le crépis saint, le crépis faux-pissenlit, la scarole sauvage.
Le chardon Marie, aussi délicieux que l’artichaut, sort du lot en raison de son étonnant pouvoir à la fois détoxifiant et régénérateur du foie, étudié dans le monde entier. La pâquerette peut, elle, se consommer entière, de la racine à la fleur.
– Les comestibles « brûlantes » : l’ortie brûlante mérite bien son nom, mais cuite ou séchée elle devient douce comme du lait ! Pourtant de la même famille, la pariétaire de Judée n’est pas urticante.
Les orties sont des plantes reminéralisantes, riches en fer, très riches en protéines.
Ajoutons à cette liste le gaillet gratteron (extrémité des jeunes pousses), la carotte sauvage (confusion possible avec les nombreuses plantes toxiques de cette famille, dont la cigüe !), la mauve de Nice aux multiples usages médicinaux et culinaires, la bourrache officinale, le trèfle des prés (ne consommer que la fleur), la stellaire ou mouron blanc, le grand plantain et le plantain lancéolé, le coquelicot (feuilles et pétales de fleurs se consomment à volonté, mais absorbées en quantité, les graines sont soporifiques !), sans oublier le laurier noble, une aromatique aux nombreuses propriétés médicinales, qui croît partout à l’état sauvage dans nos contrées.
Nous ne sommes plus, contrairement à nos lointains ou proches ancêtres, habitués à nous nourrir en quantité de ces plantes sauvages, autrefois plantes de disette et médicinales. Leur consommation doit rester modérée, progressive, car elles sont particulièrement riches en minéraux, en vitamines, en principes actifs, auxquels nos organismes ne sont plus habitués. La saison avançant, lorsqu’elles deviennent plus coriaces, il est conseillé de les faire cuire, ce qui les rend plus tendre, mais aussi plus digestes.
Bonnes cueillettes à tous !
La Mauve en cuisine
Nous remercions une participante aux balades, madame Zachia, qui nous a confié cette recette transmise de mère en fille dans sa famille :
- Récolter de jeunes pousses de Mauve (Mauve Sylvestre, Mauve de Nice, Mauve à feuilles ronde…).
- Les laver, les essorer, les hacher.
- Les mettre dans une poêle avec 4 gousses d’ail écrasées, 6 branches de persil et de coriandre frais hachés, ½ citron pressé, du sel, du poivre, du paprika et 3 cuillères à soupe d’huile d’olive.
- Couvrir la poêle et faire cuire à feu doux pendant 20 à 30 mn.
A servir sur du pain en apéritif, ou pour accompagner de la viande !